6 Juin 2018
Impasse dans les négociations avec le gouvernement : la rémunération inadéquate des optométristes met en péril l’avenir des services optométriques en centres de réadaptation
Montréal, le 6 juin 2018 – Face à l’impasse qui persiste entre le gouvernement du Québec et l’Association des optométristes du Québec (AOQ) quant au renouvellement de leur entente pour la période 2015-2020, l’AOQ tient aujourd’hui une journée d’étude avec ses membres œuvrant en basse vision dans les 18 centres de réadaptation du Québec. Le but de cette journée est de faire le point sur la situation hautement préoccupante et l’avenir incertain des services optométriques en basse vision, prodigués en centres de réadaptation aux personnes atteintes de handicaps visuels, dus à la rémunération inadéquate des optométristes qui y pratiquent.
La pénurie d’optométristes pratiquant en basse vision s’accentue depuis plusieurs années déjà. Cette situation est encore plus sévère dans certaines régions comme la Côte-Nord, la Gaspésie et le Saguenay−Lac-Saint-Jean. Les deux-tiers des 43 optométristes travaillant dans les centres de réadaptation ne le font d’ailleurs qu’à temps partiel, et peu de jeunes optométristes s’intéressent à cette pratique exigeante et très mal rémunérée. Par conséquent, la relève n’est pas au rendez-vous : la moyenne d’âge de ceux qui travaillent à temps plein en basse vision est de 56 ans, et à temps partiel de 41 ans.
« Les services optométriques en basse vision que nous offrons permettent à des milliers d’enfants, adultes et aînés québécois de diminuer les impacts négatifs de la déficience visuelle sur leur quotidien et d’augmenter leur autonomie, leur productivité et leur niveau de bien-être général. Cependant, malgré la passion qui nous anime, la rétention d’optométristes œuvrant en basse vision ainsi que le recrutement de la relève passent obligatoirement par un rattrapage important de la rémunération. Nous sommes malheureusement bien loin encore d’une offre en ce sens de la part du gouvernement, » a déclaré Vincent Moore, optométriste et porte-parole des optométristes en basse vision.
Cette situation est d’autant plus déplorable que le modèle québécois, en péril aujourd’hui, est unique au Canada et cité en exemple internationalement. Il repose sur des cliniques multidisciplinaires qui rassemblent tous les professionnels en réadaptation en déficience visuelle et offrent des services et des aides visuelles sans frais à l’ensemble de la population. De plus, des avancées technologiques en vision artificielle très prometteuses sont porteuses d’espoir pour de nombreux patients.
La basse vision, ayant pour cause la génétique, les maladies ou les accidents, est une perte de vision permanente qui ne peut être corrigée par des lunettes ordinaires, des lentilles cornéennes, des médicaments ou une opération chirurgicale.
À propos de l’Association des optométristes du Québec
Fondée en 1966, l’Association des optométristes du Québec (AOQ) représente les intérêts sociaux, économiques et professionnels de ses 1400 membres. Elle fait aussi mieux connaître le rôle des optométristes, et mène des campagnes de sensibilisation auprès du grand public sur la santé des yeux et de la vision. Facilement accessibles partout au Québec, les optométristes jouent un rôle critique de première ligne pour détecter, traiter et prévenir les troubles visuels et certaines maladies oculaires.