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Les paupières et le réflexe de clignement servent à protéger les yeux, mais cette protection est parfois insuffisante dans le cas d’une brûlure.
Trois types de brûlures peuvent affecter la vision : thermique, chimique et par radiation.
Signes et symptômes
Les signes et symptômes communs d'une brûlure sont :
une douleur;
un œil très blanc;
une rougeur;
une enflure.
Évaluation et traitements
Les brûlures thermiques
Ce type de brûlure est causé par différents objets fonctionnant à haute température, notamment des fers à souder, des fers à friser et des têtes d’allumettes (souffre). Les tissus oculaires atteints sont brûlés au premier, au deuxième ou au troisième degré.
Si la cornée est atteinte, elle doit être débarrassée des tissus morts (débridement) et traitée aux antibiotiques pour éviter les complications. Pour les premiers soins, on peut recourir à l’eau froide afin de soulager temporairement la personne blessée. Il faut surtout éviter de mettre un corps gras, comme du beurre, sur la surface de ses yeux.
Les brûlures chimiques
Étant de loin les plus fréquentes, les brûlures chimiques représentent une véritable urgence oculaire. Trois catégories de produits entraînent ce type de brûlure :
Les produits pétroliers : l’essence, la térébenthine, la benzine et autres;
Les solutions acides : le peroxyde, les acides de batterie d’automobile, le vinaigre et les acides contenant des métaux lourds;
Les solutions alcalines : les produits à base d’ammoniaque, la chaux, le plâtre, le mortier, les produits contenant du chlore.
Les premiers soins doivent être prodigués dans les secondes qui suivent l’accident pour qu’un effet maximal soit obtenu. Il faut questionner la personne blessée pour connaître les causes de la brûlure ainsi que le type et la quantité de produits domestiques ou chimiques qui a pénétré dans son œil.
Il faut vite procéder à un lavage oculaire abondant pendant 20 à 30 minutes. L’eau peut être utilisée à défaut de solutions physiologiques (solution saline stérile). On peut aussi recourir à la douche oculaire. Si plus de 3 à 5 minutes s’écoulent avant de procéder au lavage ou si le lavage est d’une durée inférieure à la durée recommandée, la personne peut perdre l’usage de son œil.
Après le lavage oculaire, le blessé doit être vu par un professionnel de la santé. Pour les brûlures légères (p. ex. peroxyde ophtalmique), un antibiotique suffit souvent. Le pronostic est meilleur s’il s’agit d’une brûlure à l’acide puisque, dans ce cas, des précipités se forment à la surface de l’œil et bloquent la pénétration de la solution. Bien que l’inconfort soit important, les lésions se situent dans la portion la plus superficielle de l’œil.
Toute brûlure avec des solutions alcalines doit être confiée à un ophtalmologiste spécialiste de la cornée. Ces solutions (chlore ou ammoniaque) pénètrent profondément dans les tissus et entraînent des lésions, longtemps après l’accident. L’œil peut paraître très « blanc » plutôt que très rouge. Dans ce cas, on parle d’une ischémie, une absence de circulation sanguine en raison de la destruction des vaisseaux par le produit chimique. Le pronostic est alors très mauvais.
Les brûlures par radiation
La brûlure par radiation la plus courante est le coup d’arc ou « flash » du soudeur; les travailleurs atteints sont souvent ceux qui circulent autour du soudeur plutôt que le soudeur lui-même qui porte généralement un protecteur oculaire.
Pour ce type de brûlure, la première étape consiste à laver les yeux à l’eau froide. Pour procurer un maximum de confort au blessé, on lui met parfois un pansement occlusif pour limiter le mouvement de ses paupières et le protéger de la lumière.
La photokératite représente une autre forme de brûlure par radiation. Semblable à un coup de soleil sur les tissus du globe et des paupières, elle consiste en une inflammation de la cornée causée par une trop grande exposition aux rayons ultraviolets. Certaines situations causent cette brûlure :
skier sans protection oculaire (cécité des neiges);
se baigner par une journée ensoleillée (réflexion de l’eau);
bronzer dans un lit solaire, sans protection oculaire.
La photokératite est réversible et n’altère pas la vision à long terme.
Suivi avec l’optométriste
Le suivi varie selon le produit impliqué, les tissus lésés, la surface touchée et la profondeur de la blessure.
Pour tous les cas de brûlures, il importe de consulter le plus tôt possible et de bien documenter la cause de l’accident. Selon les résultats obtenus après l’examen d’urgence et le plan de traitement, l’optométriste fait un suivi quelques heures ou quelques jours après l’incident pour surveiller l’évolution de la guérison. Il est possible qu’un médecin spécialisé dans les maladies oculaires collabore dans le dossier.